Les amoureuxes des bancs publics

Les gens qui voient de travers
Pensent que les bancs verts
Qu’on voit sur les trottoirs
Sont faits pour les impotentes ou les ventripotentes.
Mais c’est une absurdité,
Car, à la vérité,
Ils sont là, c’est notoire
Pour accueillir quelque temps les amours débutantes.

Les amoureuxes qui s’bécotent sur les bancs publics,
Bancs publics, bancs publics,
En s’foutant pas mal du regard oblique
Des passant⋅es honnêtes,
Les amoureuxes qui s’bécotent sur les bancs publics,
Bancs publics, bancs publics,
En s’disant des “Je t’aime’” pathétiques,
Ont des p’tites gueules bien sympathiques !

Iels se tiennent par la main,
Parlent du lendemain,
Du papier bleu d’azur
Que revêtiront les murs de leur chambre à coucher…
Iels se voient déjà, doucement,
Iel cousant, iel lisant,
Dans un bien-être sûr,
Et choisissent les prénoms de leur premier bébé…

[Refrain]

Quand la saint’ famille Machin
Croise sur son chemin
Deux de ces malappris,
Elle leur décoche hardiment des propos venimeux…
N’empêche que toute la famille
Le père, la mère, la fille, le fils, le Saint-Esprit…
Voudrait bien, de temps en temps,
Pouvoir faire comme elleux.

[Refrain]

Quand les mois auront passé,
Quand seront apaisés
Leurs beaux rêves flambants,
Quand leur ciel se couvrira de gros nuages lourds,
Iels s’apercevront, ému⋅es,
Qu’c’est au hasard des rues,
Sur un d’ces fameux bancs,
Qu’iels ont vécu le meilleur morceau de leur amour…

[Refrain]

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Tags: musique | queer

Last updated on 04 Apr 21